Présentation 


D'où me vient cette façon de vivre la musique ?
Comment la musique a façonné ma sensibilité ?

Petit, j'ai le souvenir des soirées où ma mère s'exerçait au Piano. Je m'endormais, dans la pièce du dessous. L'empreinte sonore de celui-ci restera à jamais gravée. Un autre piano, une autre façon de jouer, n'iraient pas me chercher au même endroit.
Je baigne alors dans un cadre d'éveil musical pour maternelle et primaires, toujours offert par ma mère, aux écoles et à la maison, pour les enfants du village.
Plus tard, je découvre la batterie et chemine quelques années dans une école de musique. Ma passion pour les sons est déjà là, mais le passage Solfège obligatoire m'épuise.
Je passe mon collège et Lycée à me nourrir de musiques irlandaises, africaines, celtes, asiatiques et de musiques de films qui viennent solliciter émotions et voyages divers.
Un jour un de mes frères revient à la maison avec un djembé et un didgeridoo. Ce sera le début de la curiosité insatiable pour les instruments du monde.

À Grenoble, il y avait un vestiaire (les Allobroges) où nous nous retrouvions pour jouer du Didgeridoo. C'est là que j'y ai entendu et vécu l'éclosion de bien des techniques, idées et artistes. Je me suis mis à rechercher des instruments suscitant ma curiosité : le hulusi, la flûte harmonique, la guimbarde, la flûte amérindienne, le bansuri.

J'ai voyagé dans mon pays autant qu'à l'étranger et cela m'a permis de jouer avec d'autres, de m'essayer et d'entendre des sons uniques.
Les musiques mongoles ont toujours éveillé une émotion prenante en moi. Je ne saurais l'expliquer. Que ce soient les chants, le morin khuur, les chants de gorges, cela me traverse de toute part et j'en ressors souvent bouleversé.

Il me semble que ce qui a forgé ma sensibilité à la musique est multiple : les rencontres, les paysages, les danses, les aléas de la vie, l'écoute incessante de musique, la pratique des arts somatiques, du massage, de l'art du thé, l'amour et aussi beaucoup de pratique, encore et encore dans divers contextes.

Aujourd'hui, beaucoup d'instruments étonnants me sont passé entre les mains. Certains sont restés d'autres sont repartis. J'ai eu l'occasion de jouer pour des enfants, accompagner des danseurs, partager ma passion, jouer sur des scènes ouvertes et associer toutes sortes d'instruments à d'autres plus classiques ou communs.

Je ne cherche pas à jouer de façon traditionnelle. Je m'en inspire seulement. Je ne suis pas originaire des pays de ces instruments. Il me semble que la culture, les chants populaires, le langage, ses rythmes et mélodies ainsi que l'histoire de chacun des pays influencent et donnent de l'intensité au répertoire de chacun des instruments qui y naissent.
J'aime respecter cette part et simplement découvrir l'instrument avec curiosité. Qui sait ce qu'il a à nous dire ? Qui sait ce que je pourrais dire avec ? Un instrument, c'est l'objet que nous tenons, le facteur de celui-ci, l'agilité de notre corps et de notre souffle, notre posture, notre monde intérieur (émotions, imaginaire), l'exercice de celui-ci et le contexte de l'apprentissage. C'est aussi les paysages qui nous habitent et nous environnent, le contexte historique et notre perméabilité ou non à la poésie du monde.